Des pêches non soutenables à réformer

Infos clés

Un doublement du volume des captures entre les années 1950 et 1980 (1 000 000 t), une stagnation depuis

82 000 navires, dont plus de 80 % pour la pêche artisanale

Baisse rapide du nombre de navire dans les pays européens, stabilité ou légère croissance dans ceux de l’est et du sud

250 000 marins pêcheur, plus de la moitié pour la pêche artisanale

De 1991 à 2006, pêcheries en déclin de 15 % à près de 60 % (thons, raies, requins)

Une activité ancestrale et emblématique

La pêche est pratiquée en Méditerranée depuis des millénaires. Tirant profit de la grande diversité écologique de cette mer fermée, des pêcheries multi-spécifiques et multi-engins ont été développées au fil du temps. Elles représentent aujourd’hui des enjeux socio-économiques importants dans la plupart des pays côtiers. Les pêches sont une source de nutrition, d’emplois et de revenus. La demande pour les produits de la pêche, emblématiques de l’art de vivre méditerranéen prisé par les touristes, est toujours croissante.

 

Des défis à surmonter

Presque toutes les pêcheries de la Méditerranée ont maintenant à faire face à de sérieux défis principalement : dégradation de l’environnement, surexploitation des stocks et gestion défaillante de certaines ressources partagées comme le thon rouge.

Afin de contribuer à une meilleure durabilité de la pêche en Méditerranée, le Plan Bleu s’est engagé dans une réflexion portant sur trois volets :

  • Mise en évidence de l’état des pêcheries,
  • Analyse économique et sociale des secteurs de la pêche et de l’aquaculture,
  • Diagnostic et évaluation des marges de manœuvre économiques pour une réforme des pêches méditerranéennes.

 

Une tendance au déclin, différente selon les sous bassins

L’étude synoptique des pêcheries méditerranéennes par secteurs géographiques et groupes d’espèces (hors grands pélagiques) a été réalisée selon une méthode consistant à analyser les données débarquement de la FAO sur le long terme, selon le cycle de développement des pêcheries (développement, maturité, sénescence et éventuellement récupération) dans les zones nationales de chaque pays riverain. Elle montre que le volume total des prises reste constant depuis 25 ans environ, malgré un accroissement considérable de l’effort de pêche. Les pêcheries de l’ouest et du nord de la Méditerranée sont à un stade plus avancé de senescence que celles du sud et l’est. Les espèces démersales sont plus pressurées que les petits pélagiques, de moindre valeur, mais aussi moins robustes. 

 

Une analyse économique et sociale du secteur des pêches et de l’aquaculture

La connaissance des secteurs économiques est un préalable indispensable à l’élaboration de politiques de gestion efficaces. Si les données relatives aux débarquements sont relativement bien enregistrées, il n’en n’est pas de même pour les données socioéconomiques. Le travail piloté par le Plan Bleu a permis de synthétiser les données dispersées et de les compléter par des estimations à dire d’experts. On constate une forte baisse du nombre de pêcheurs et de navires pour les pays européens et un accroissement régulier pour ceux du sud et l’est.

L’aquaculture (eau douce et marine) a fait preuve d’un fort accroissement à partir des années 1990 et dépasse maintenant les pêches maritimes en volume.

 

Evaluation des marges de manœuvre économiques pour réformer les pêches

Dans le cadre d’études sur la croissance verte en Méditerranée, le Plan Bleu a complété ces constats par des aspects macroéconomiques comme les subventions, qui permettent à des pratiques non durables de perdurer. En utilisant un modèle bioéconomique agrégé, il a été montré que l’atteinte de la rente économique maximale durable nécessitait de diviser par deux l’effort de pêche actuel. Les économies générées permettraient d’accompagner significativement l’effort de réduction, en adoptant une politique différentiée entre les pêches artisanales et industrielles. 

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