Vers une gestion basée sur les écosystèmes de la mer Méditerranée
Les Parties Contractantes au Plan d’action pour la Méditerranée (PAM) ont pris l’initiative en 2008 d’une Approche écosystémique (EcAp) pour la gestion des activités humaines et défini une feuille de route adoptée lors de la COP18 en 2013, afin de parvenir à une vision commune : une Méditerranée saine, aux écosystèmes marins et côtiers productifs et biologiquement divers au profit des générations présentes et futures. Cette approche globale privilégie les liens entre les écosystèmes, les êtres vivants qu’ils abritent et le bien-être humain. Elle permet de faire émerger des priorités pour répondre plus efficacement aux besoins de gestion et de conservation. En 2016, lors de la COP 19, IMAP, un programme intégré pour la surveillance et l’évaluation du milieu marin, a été adopté. IMAP fourni des lignes directrices aux Parties Contractantes pour appliquer EcAp.
Les principes et la mise en œuvre de cette initiative sont en cohérence avec ceux de la Directive cadre européenne Stratégie pour le milieu marin, à laquelle sont soumis les pays Européens.
Un constat alarmant
En dépit des efforts accomplis, la dégradation des écosystèmes marins et côtiers continue. Les pressions et les impacts principaux affectant la Méditerranée ont été identifiés à l’issue de l’évaluation initiale :
- Le développement et l’étalement des villes côtières qui aboutissent à la dégradation ou à la perte d’habitats ainsi qu’à la déstabilisation et à l’érosion du littoral,
- La surpêche et les prises accidentelles, qui modifient la structure des communautés, et les processus écologiques,
- La pêche destructrice, par le chalutage qui perturbe les écosystèmes des fonds,
- La contamination des sédiments et des êtres vivants par la pollution due aux rejets urbains et industriels, aux produits antisalissure des navires aux apports atmosphériques de composés toxiques,
- La surcharge en substances nutritives, qui conduit à des déséquilibres écologiques (eutrophisation, hypoxie),
- Les perturbations et les pollutions provenant des activités maritimes (transports maritimes, énergie, aquaculture et désalinisation),
- La prolifération des espèces invasives, aux effets aggravés par le changement climatique,
- La dégradation des zones de transition et des estuaires à la grande richesse écologique, zones cruciales de nourricerie pour la pêche.
L’approche écosystémique, une feuille de route en sept étapes
Mi 2017, les étapes 1 à 6 étaient achevées, et l’étape 7 en cours. Le Plan Bleu a complété l’évaluation initiale par une analyse socioéconomique. Le rapport final est en cours de validation par la Commission Européenne.
L’engagement du Plan Bleu pour une approche économique
Les travaux du Plan Bleu portent sur une approche économique des écosystèmes marins et côtiers. Cette approche constitue une étape préparatoire à la mise œuvre de mesures de gestion intégrées visant à atteindre le bon état de ces écosystèmes.
Ces travaux sont engagés :
- A l’échelle locale, sur les Aires marines protégées, comme outil de gestion et d’évaluation économique de leurs impacts,
- A l’échelle régionale, sur :
– La valeur économique des bénéfices soutenables provenant des écosystèmes marins méditerranéens,
– La durabilité des activités économiques maritimes, cas de la pêche,
– L’analyse économique et sociale dans le cadre de l’initiative EcAp du PAM,
– Une participation importante au projet de recherche européen Perseus, (Policy Oriented Marine Environmental Research in the Southern European Seas) pour l’analyse économique et sociale et développement des mesures de gestion adaptatives.
– Dans le cadre du projet EcApMED II, le Plan Bleu est en charge de l’activité relative au renforcement de l’interface Science-Politique. Cette activité permet de faire discuter des scientifiques et des décideurs méditerranéens autour de stratégies et de méthodologies pour rendre les politiques marines et côtières plus robustes et adaptatives.