Dans le cadre de la Semaine verte de l’UE, le Plan Bleu a participé à l’événement « Wetlands Solutions for Water Resilience and Disaster Risk Reduction in the EU » organisé par Wetlands International Europe dans le cadre du projet H2020 WaterLANDS.
Notre Chargé de Programme Biodiversité, Arnaud Terrisse, a présenté lors d’une table ronde la situation à laquelle la région méditerranéenne est confrontée et la nécessité de conserver et de restaurer les zones humides dans le bassin pour protéger les ressources en eau, les espèces associées qui dépendent de ces écosystèmes, le bien-être humain et les moyens de subsistance. Il a présenté le cadre politique et de gouvernance qui soutient la conservation et la restauration des zones humides en Méditerranée à travers le Protocole GIZC et le SAP-BIO post 2020. L’Observatoire régional du Plan Bleu et son outil de visualisation MapX ont été présentés, ainsi que la manière dont ils aident les Parties contractantes à la Convention de Barcelone à prendre des décisions plus éclairées sur la base des données disponibles.
Le changement climatique combiné aux changements écologiques affecte la région méditerranéenne, qui se réchauffe 20 % plus vite que le reste du monde, avec des risques accrus d’inondations, d’inondations côtières, de sécheresse, d’érosion et d’incendies. Les zones humides ne couvrent que 2 à 3 % de la superficie du bassin méditerranéen, mais elles sont vitales pour 30 % des espèces méditerranéennes. 36 % des espèces des zones humides méditerranéennes sont menacées d’extinction, dont 40 % sont endémiques. Les zones humides méditerranéennes fournissent des services écosystémiques essentiels, notamment la séquestration du carbone, 10 à 20 fois supérieure à celle des forêts tempérées et boréales, le stockage et la purification de l’eau. Les zones humides méditerranéennes sont également des lieux culturels et spirituels majeurs et des destinations pour les loisirs et le bien-être humain. En cinq décennies, la région a perdu environ 50 % de ses zones humides naturelles. Les espèces d’eau douce ont diminué de près de 30 % entre 1993 et 2016.
Le projet WaterLANDS vise à co-créer une restauration plus efficace qui intègre les aspects écologiques, sociaux, financiers et de gouvernance, afin de connecter les habitats et les communautés à travers l’Europe. Le projet vise à démontrer les avantages cumulatifs (loisirs, biodiversité) de la restauration des zones humides en tant que solutions fondées sur la nature, qui dépassent ceux des solutions techniques, et à fournir des lignes directrices à l’UE pour renforcer les objectifs politiques liés à la résilience en matière de gestion de la ressource en eau, à l’adaptation au changement climatique et à son atténuation, ainsi qu’à la conservation de la biodiversité, tout en apportant des avantages socio-économiques. Cela souligne l’importance des initiatives de restauration des zones humides à grande échelle au niveau des bassins versants en tant que « laboratoires vivants » pour partager l’expertise écologique, communautaire, financière et de gouvernance.
Dans ce contexte, le Plan Bleu a publié en septembre 2023 une étude sur la gouvernance et le cadre politique pour la restauration des zones humides qui se concentre sur 14 sites de zones humides à travers l’Europe. Dans cette étude, quatre modèles de gouvernance ont été identifiés et un cadre de gouvernance a été conçu, comprenant 25 recommandations complétées par 50 actions concrètes possibles et 20 exemples de bonnes pratiques provenant des sites pilotes du projet. Cette étude vise à soutenir les décideurs, les praticiens et les membres des communautés locales impliqués dans des projets de restauration des zones humides.