Pour atteindre à terme le Bon état environnemental (BEE) des écosystèmes marins et côtiers méditerranéens, par une gestion basée sur les écosystèmes

 

ECAP I (2012 – 2015) : Une analyse économique et sociale des usages, préalable à leur meilleure gestion

En 2008, le PAM a lancé l’initiative EcAp afin d’atteindre à terme le Bon état écologique (BEE) des écosystèmes marins et côtiers méditerranéens, par une gestion basée sur les écosystèmes. L’évaluation initiale des écosystèmes et des activités humaines qui les impactent est un préalable indispensable pour élaborer les programmes de mesures aux échelles régionales et nationales qui permettront d’atteindre le Bon état. Cette démarche est cohérente avec celle de la Directive cadre européenne Stratégie pour le milieu marin.

Une démarche en deux étapes

Le PAM a confié au Plan Bleu l’analyse économique et sociale de l’évaluation initiale. Compte-tenu de son caractère innovant à l’échelle régionale, le Plan Bleu a procédé en deux étapes :

  • une évaluation exploratoire des bénéfices soutenables rendus par les écosystèmes marins, achevée en 2010,
  • une approche de l’analyse économique et sociale avec pour objectif d’être démonstratif ainsi que de favoriser l’appropriation et le renforcement des capacités dans ce domaine pour les pays non européens, achevée en 2015. 

L’analyse économique et sociale à différentes échelles

Pour répondre à ces objectifs multiples, l’action du Plan Bleu comprend plusieurs volets :

  • Une analyse des principales activités économiques impactant les milieux marins méditerranéens, avec pour indicateurs les valeurs de production, la valeur ajoutée, les emplois…,
  • Un guide pour aider à la réalisation d’analyses nationales ciblant les pays méditerranéens tiers,
  • Des cas pilotes dans quatre pays (Liban, Maroc, Tunisie puis Egypte) réalisés dans le cadre du projet ReGoKo.

 

Un Groupe de correspondance pour l’analyse économique et sociale

Afin d’aider le Plan Bleu dans cette démarche complexe, de favoriser son articulation avec l’ensemble de l’approche EcAp et d’assurer un lien étroit avec les pays méditerranéens, il a été créé un Groupe de correspondance composé d’experts nationaux nommés par les parties contractantes, d’experts internationaux et de représentants de composantes du PAM.

Ce groupe s’est réuni une première fois les 11 et 12 avril 2013 pour fixer le cadre de travail puis une seconde fois les 4 et 5 juin 2014, pour valider les résultats préliminaires. Une partie de la réunion a porté sur la restitution des résultats de cas pilotes nationaux du projet ReGoKo, développé dans le cadre de l’activité « Evaluation socio-économique des activités maritimes” .

ECAP II (2015 – 2019) : Mise en œuvre de l’approche écosystémique en Méditerranée, en cohérence avec la DCSMM de l’UE

Le projet «Mise en œuvre méditerranéenne de l’approche écosystémique, en cohérence avec la DCSMM de l’UE» (EcAp MED II), mis en œuvre de 2015 à 2019, visait à soutenir les parties contractantes du sud de la Méditerranée à mettre en œuvre le programme intégré de surveillance et d’évaluation (IMAP), adoptée par la COP 19 (décision IG.22/7), dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de l’approche écosystémique (décision IG.17/6).

Le projet a été financé par la Commission européenne et disposait d’ un budget total de 2 675 000 EUR. Il s’est appuyé sur les réalisations du projet EcAp-MED I (2012-2015) financé par l’UE et a bénéficié d’un cofinancement du Fonds fiduciaire méditerranéen.

Le projet a été coordonné par l’Unité de coordination du PNUE/PAM et mis en œuvre avec le soutien de plusieurs composantes du PNUE/PAM : MED POL, CAR/ASP, CAR/PAP, CAR/INFO et Plan Bleu. La mise en œuvre de la composante pollution a également bénéficié des contributions du REMPEC.

Le projet a permis aux Parties contractantes du sud de la Méditerranée à la Convention de Barcelone (Algérie, Égypte, Israël, Liban, Libye, Maroc et Tunisie) à établir de nouveaux programmes de surveillance actualisés conformément au Programme intégré de surveillance et d’évaluation. Cela a contribué à permettre (pour la première fois) le suivi quantitatif et intégré de l’état de la mer et des côtes méditerranéennes sur une base régionale, couvrant les trois groupes de l’IMAP, à savoir la biodiversité et les espèces non indigènes, les côtes et l’hydrographie, et la pollution et surveillance des déchets marins.

En outre, le projet a abordé certains défis spécifiques de la mise en œuvre de l’approche écosystémique, notamment en étudiant les besoins en matière de connaissance (science) et les lacunes en matière de mise en œuvre de politiques environnementales pour la mer et les côtes en renforçant l’interface “science-politique”. Cette activité pilotée par le Plan Bleu a permis d’apporter des réponses aux besoins de mise en œuvre de l’IMAP au niveau régional  ainsi qu’aux défis en matière de partage de données et d’informations, notamment par la mise en place d’un système partagé de données et de gestion de l’information ( le système d’information pilote IMAP) administré par l’INFO/RAC.

Entre 2015 et 2018, le Plan Bleu a organisé 5 ateliers de renforcement de l’ISP :

  • Sophia-Antipolis, 15-16 décembre 2015 : atelier de lancement de l’activité ISP concernant une toute première analyse des lacunes scientifiques pour la mise en œuvre d’IMAP et les besoins de recherche associés afin d’élaborer des actions pratiques permettant de répondre à ces besoins. Rapport et page web dédiée
  • Marseille, 20-21 octobre 2016 : co-organisé par le Plan Bleu et PNUE/PAM MEDPOL, cet atelier visait à répondre aux besoins scientifiques pour la mise en œuvre d’IMAP pour la pollution, aux échelles régionale et nationale. Rapport et page web dédiée
  • Tanger, 28 novembre 2016 : atelier de renforcement de l’ISP dans le domaine des aires marines protégées et de la biodiversité marine en Méditerranée. 
  • Madrid, 2 mars 2017: atelier de renforcement de l’ISP qui a mis l’accent sur l’Approche Basée sur les Risques (ABR) pour l’optimisation des stratégies de surveillance côtière et marine. 
  • Nice, 27-28 avril 2017 : atelier de renforcement de l’interface science-politique et Réunion du groupe de coordination de l’approche écosystémique sur les échelles temporelles et géographiques de suivi et d’évaluation d’IMAP, y compris le Rapport sur l’état de la qualité 2017. 

ECAP III (2020 – 2023) : Soutenir les Parties contractantes du sud de la Méditerranée à mettre en œuvre le programme de surveillance et d’évaluation intégrées (IMAP) et contribuer à la réalisation du rapport 2023 sur l’état de la qualité de la Méditerranée. 

Le projet intitulé « Soutien à la mise en œuvre efficace de la surveillance et de l’évaluation intégrées basées sur l’approche écosystémique de la mer et des côtes méditerranéennes et à la fourniture d’un rapport sur l’état de la qualité 2023 basé sur les données en synergie avec la DCSMM de l’UE » (EcAp MED III) est financé par l’Union européenne (UE). 

Son objectif général est de soutenir davantage les Parties contractantes du sud de la Méditerranée à mettre en œuvre le programme de surveillance et d’évaluation intégrées (IMAP), décision IG 22/7 adoptée en 2016, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de l’approche écosystémique et de contribuer à la réalisation du rapport 2023 sur l’état de la qualité des la Méditerranée (MED QSR).

La composante nationale du projet EcAp MED III est mise en œuvre dans sept pays bénéficiaires : Algérie, Égypte, Israël, Liban, Libye, Maroc, Tunisie. Les activités du projet sont coordonnées par l’Unité de coordination du PNUE/PAM et co-exécutées par les Composantes du PAM (CAR/INFO, MED POL, CAR/PAP, CAR/ASP et Plan Bleu), conformément à leurs mandats et domaines respectifs d’expertise. La réalisation des activités du projet se fait en synergie avec la mise en œuvre de la directive-cadre sur la stratégie marine de l’UE (DCSMM).

Le projet EcAp MED III vise à atteindre trois objectifs principaux :

  • stimuler la mise en œuvre effective de l’IMAP en Méditerranée (le projet étend le “système d’information IMAP” actuel pour couvrir tous les indicateurs communs IMAP) ;
  • contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre d’échelles d’évaluation appropriées et de méthodologies d’évaluation intégrées communes harmonisées aux niveaux régional et sous-régional, pour la mer et la côte méditerranéennes ;
  • contribuer à la livraison d’un rapport sur l’état de la qualité de la méditerranée (MED QSR) 2023 basé sur des données nationales.

Le projet EcAp MED III contribue également au renforcement de l’interface science-politique (ISP) aux niveaux national et régional pour soutenir la mise en œuvre de l’IMAP et la livraison du  MED QSR 2023. 

Le Plan Bleu est chargé de cette activité. Sur la base des travaux menés entre 2012 et 2018 concernant le renforcement de l’ISP et du développement des fiches indicateurs pour le suivi de l’IMAP, il s’agira de travailler en particulier au Maroc pour le suivi de l’indicateur commun N° 15 intitulé “Localisation et étendue des habitats impactés directement par les altérations hydrographiques” et en lien avec l’indicateur commun n°1 “Aire de répartition des habitats”.

L’objectif de l’activité nationale du renforcement de l’ISP est de procéder à une identification: i) des cadres et processus  existants d’ISP, ainsi que les centres/laboratoires et institutions et partenaires scientifiques (aussi bien du côté scientifique que politique) ; ii) de proposer des solutions pour renforcer, structurer et pérenniser une ISP au Maroc pour le suivi de l’indicateur n°15.

Résultats attendus du projet

– Mise en œuvre nationale efficace de l’IMAP « sur le terrain » par les pays bénéficiaires, garantissant la fourniture de données de qualité qui permettront le développement du MED QSR 2023 à l’échelle régionale; et 

– Progrès à l’échelle régionale et consensus sur les processus de suivi, d’évaluation et établissement de rapports aux niveaux national, sous-régional et régional.

Le projet EcAp MED III est directement lié et contribue à l’objectif de développement durable 14 : « Conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines pour le développement durable » et à plusieurs indicateurs ODD. Il contribue également à la réalisation de l’Objectif 11 d’Aichi pour la biodiversité et à la mise en œuvre de la DCSMM et de la Déclaration ministérielle de 2014 de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sur l’environnement et le changement climatique.

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