Littoral

Le littoral est un espace de convergence et de compétition qui unit et sépare à la fois, mais néanmoins vecteur de la coopération régionale. Le littoral concentre l’essentiel des activités économiques en Méditerranée (tourisme, la pêche, l’aquaculture,…) et accueille 1 méditerranéen sur 3. La gestion intégrée des zones côtières représente ainsi un outil de gouvernance essentiel pour l’intégration en Méditerranée.

 

Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) : un outil de gouvernance 

La GIZC vise à concilier développement économique, protection de l’environnement et adaptation aux défis émergents, notamment le changement climatique. Elle s’appuie sur des cadres (accords internationaux, plans de gestions,…) et outils dont le Protocole GIZC entré en vigueur en 2011, qui encourage les pays méditerranéens à adopter des politiques équilibrées pour la gestion durable de leur littoral. 

 

Activités du Plan Bleu, des années 2000 à aujourd’hui

Depuis les années 2000, le Plan Bleu, en tant qu’Observatoire de l’environnement et du développement, conduit de nombreuses études et programmes sur les zones côtières, notamment à travers sa participation aux Programmes d’Aménagement Côtier (PACs) et l’apport de méthodes prospectives participatives locales telles qu’Imagine, désormais adaptée en Climagine pour répondre aux enjeux du changement climatique.

En outre, en 2015, le Plan Bleu a participé avec la fondation MedSea, à l’élaboration d’un indice des risques côtier à l’échelle du PAC pour le Var (France).

 

Un accord international et un protocole régional pour le littoral

  • Le 24 mars 2011 après la ratification de cinq pays et de l’Union Européenne, un accord international sur le littoral méditerranéen est entré en vigueur sous la forme d’un protocole régional sur la GIZC.
  • Ce protocole est crucial dans l’histoire du PAM et permet aux pays de mieux gérer leurs zones côtières en se dotant de politiques littorales afin d’assurer un juste équilibre entre protection environnementale et développement économique et de s’adapter aux problèmes émergents tels que le changement climatique.
  • Le projet de recherche européen PEGASO (2010-2014) a permis par le biais d’études prospectives et de développement d’outils (indicateurs, scénarios, évaluations économiques) d’appuyer la mise en œuvre du protocole GIZC en Méditerranée.

 

Activités pour les régions côtières méditerranéennes

  • L’adaptation de la méthode ‘Imagine’ en ‘Climagine’ dans le cadre du projet “intégration de la variabilité et du changement climatique dans les stratégies nationales de GIZC”. Il s’agit d’un projet complémentaire au programme MedPartnership, cofinancé par le Fonds pour l’environnement mondial dans le cadre du programme “Sustainable Med”.
  • L’affinement du calcul des indicateurs côtiers pour le développement durable.
  • Le nouvel état des lieux et prospective des relations Développement/ Environnement selon les grandes problématiques d’ores et déjà identifiées (réflexion prospective Med 2050, mise en oeuvre de la SMDD).
  • Le développement de l’indice des risques côtiers pour l’ensemble des zones des pays riverains de la mer Méditerranée a permis d’identifier des « hotspots » dans lesquels des études plus approfondies seront menées, notamment dans la zone couverte par l’accord RAMOGE.

 

 

  • Dans le cadre du MedProgramme, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre par le PNUE/PAM, le Plan Bleu collabore étroitement avec le PAP/RAC pour accompagner l’élaboration de stratégies nationales et de plans côtiers, tout en développant des guides méthodologiques. Entre 2020 et 2025, ce programme mobilise un budget de 43 millions de dollars et implique dix pays riverains de la Méditerranée, dont le Maroc, le Liban et le Monténégro dans lesquels le Plan Bleu a mené des activités spécifiques.

 

    • Parmi les actions phares au sein du sous-projet FSCC figurent la réalisation d’évaluations des risques climatiques sensibles au genre sur des sites pilotes comme la baie de Kotor au Monténégro et la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima au Maroc, avec l’utilisation d’indices tels que l’indice de développement de genre et l’indice d’inégalité de genre, dont les résultats sont publiés sur l’Observatoire du Plan Bleu.
    • Le renforcement des capacités régionales s’est traduit par des formations sur les solutions fondées sur la nature (NbS) et l’adaptation basée sur les écosystèmes (EbA), organisées à Kotor et à Tanger à l’automne 2024, afin de mettre en lumière le rôle de ces approches pour l’adaptation côtière, la gestion intégrée et la sécurité alimentaire et hydrique. Les enseignements tirés de ces formations ont été synthétisés dans un rapport disponible en français et en anglais.
    • La mobilisation de financements pour l’adaptation côtière reste un défi, l’adaptation recevant une part limitée des fonds par rapport à l’atténuation. Des études menées en 2024 ont évalué la capacité du Monténégro et du Maroc à mobiliser des ressources pour l’adaptation, tandis que des événements régionaux, tels qu’un webinaire et une table ronde hybride à Athènes, ont permis de sensibiliser et d’impliquer le secteur privé. Les conclusions de ces initiatives figurent dans un rapport dédié à la mobilisation des financements pour l’adaptation côtière en Méditerranée.
    • Le Plan Bleu a également soutenu l’élaboration de plans côtiers au sein du sous-projet 2.1 en appliquant la méthodologie participative Climagine lors de quatre ateliers dans chaque site pilote au Maroc et au Monténégro, aboutissant à la publication de rapports détaillés. Cette démarche a permis d’identifier les dimensions de la durabilité, de définir des indicateurs, d’élaborer des diagrammes d’équilibre et de formuler des recommandations stratégiques pour les plans côtiers.
    • Jusqu’à fin 2025, le Plan Bleu accompagne le Liban dans l’organisation de trois ateliers participatifs en vue de la rédaction de la nouvelle stratégie et loi nationale GIZC, ainsi que pour l’élaboration du plan de gestion intégré de Damour. La méthodologie Climagine sera appliquée à l’échelle nationale et locale pour prioriser les enjeux, définir les secteurs clés et élaborer des indicateurs de durabilité, qui serviront de tableau de bord pour suivre les progrès vers la durabilité. Ce processus donnera lieu à la production de plusieurs rapports et à la publication d’un guide méthodologique à destination des praticiens de la GIZC, dont la sortie est prévue fin 2025, suivie d’un atelier technique à Marseille début 2026.

En savoir plus sur ce thème

Chiffres clés

  • Près de 40 % du linéaire côtier artificialisé
  • D’ici à 2030, + 41 % d’habitants sur la rive sud de la Méditerranée
  • Superficie des marais et deltas divisée par deux au cours du 20ème siècle
  • Actuellement 11  % de la surface de la Méditerranée a un statut de protection mais moins de 0,5% est effectivement géré
  • L’élévation du niveau de la mer est estimé entre +0.20 m et  +0.60 m d’ici 2100

Partenaires

CAR-PAP

CAR-ASP

CAR-PP

Fondation MedSea

Ifremer

ministères de l’environnement des Pays

universités des Pays

Méthodes et outils

Plan Bleu