Les objectifs de ce rapport technique sur les pêches en Méditerranée sont de présenter la valeur économique et sociale de la pêche maritime dans la région méditerranéenne et, plus innovant, d’estimer la valeur potentielle économique et sociale de ce secteur si elle était gérée de façon optimale, en vue de maximiser les bénéfices que peuvent être générés par le milieu marin sur le long terme tout en préservant l’emploi.
Les pêcheries méditerranéennes ne sont pas aussi performantes que possible à la fois en termes économiques et sociaux. La préservation des actifs environnementaux menacés, la reconstitution des stocks épuisés, ainsi que la mise en œuvre d’une gestion efficace pourraient augmenter les prises et accroître la contribution économique de ce secteur à l’économie régionale.
Afin d’atteindre les niveaux de pêche durable en termes économiques, écologiques et sociaux, une réduction importante de la capacité de pêche est nécessaire. La réduction des effectifs de la flotte devrait être effectuée en vue de protéger la pêche artisanale et les communautés côtières qui en dépendent. L’application de ces recommandations au secteur de la pêche méditerranéenne nécessiterait un financement public supplémentaire. Les simulations effectuées dans cette étude en utilisant un modèle bio-économique global de la pêche appliquée au bassin méditerranéen montrent que cela serait rentable aussi au point de vue économique à moyen terme.
Les subventions au secteur devraient être consacrées pour partie à améliorer la gestion des pêches, ce qui permettrait une mise en œuvre plus efficace des outils de gestion qui ont fait leurs preuves, y compris l’évaluation des stocks, le suivi et le contrôle des programmes, des systèmes de quotas, et d’étendre les zones marines protégées. En outre, le renforcement des institutions de la pêche tant dans les administrations nationales et les organisations régionales de gestion des pêches comme la CGPM et ICATT permettrait une gouvernance et une gestion plus efficaces des ressources.