Clap de fin pour la COP 23

La 23e réunion des parties contractantes à la Convention de Barcelone, la COP23, s’est tenue du 5 au 8 décembre 2023 à Portorož, en Slovénie, rassemblant 21 pays méditerranéens et ayant pour thème “Transition verte en Méditerranée : passer des décisions aux actions”. La Slovénie a pris la présidence de la Convention de Barcelone pour les années 2024-2025, les délégués ont accueilli Mr Mitja Bricelj,  président de la COP23, et approuvé la composition du Bureau jusqu’en 2025. 

Fatma Varank, Vice-ministre de l’Environnement, de l’Urbanisation et du Changement climatique de Turquie, et Présidente du Bureau de la COP, a ouvert la réunion en soulignant la nécessité d’une recherche holistique et unie de solutions face aux défis environnementaux. Par la suite, Tatjana Hema, coordinatrice du PNUE/PAM – Convention de Barcelone, a présenté les succès méditerranéens et la stratégie à moyen terme du PAM (2022-2027). L’évaluation environnementale compilée par le PNUE/PAM et présentée à la COP23 a souligné l’urgence d’agir : « Nous avons besoin d’une mise en œuvre accélérée au niveau national. Ensemble, nous pouvons transformer les décisions en actions efficaces qui offrent un bon état environnemental et remplissent les objectifs pour lesquels le PNUE/PAM a vu le jour il y a 50 ans, dotant la Méditerranée d’un des cadres réglementaires régionaux les plus solides dans le domaine de l’environnement, protection et développement durable », a déclaré Tatjana Hema.
Les Parties contractantes ont progressé dans l’articulation de la réponse de la région méditerranéenne au triple défi planétaire : crise du changement climatique, perte de biodiversité et pollution :

 

Avancée sur le changement climatique

Les parties contractantes ont approuvé le résumé à l’intention des décideurs du rapport spécial  sur les risques climatiques et environnementaux côtiers du MedECC – le réseau science-politique dont le Secrétariat est hébergé par le Plan Bleu à Marseille. De plus, les parties contractantes ont décidé de créer un centre d’activités régional dédié au changement climatique hébergé par la Turquie. La COP23 a également renouvelé l’engagement des Etats sur des mesures nationales et locales pour la mise en œuvre de la planification spatiale maritime et de la  gestion intégrée des zones côtières (GIZC), conformément à la Convention de Barcelone et à ses Protocoles. En veillant à ce que le développement de l’économie bleue ne se fasse pas au détriment de la nature, la GIZC et la MSP veillent à ce que des écosystèmes marins et côtiers sains soutiennent le progrès économique vert tout en fournissant une protection des communautés côtières confrontées à des risques et des catastrophes accrus, induits par le changement climatique.

Lutter contre la perte de la nature et de la biodiversité

Dans la Déclaration ministérielle de Portorož, les parties contractantes s’engagent à tout mettre en œuvre pour garantir que d’ici 2030, au moins 30% des zones côtières et marines soient efficacement conservées et gérées. Ils ont également renouvelé leur engagement à mettre un terme à la dégradation de la biodiversité marine et côtière grâce à la mise en œuvre efficace du Cadre pour la biodiversité post-2020 de la région méditerranéenne (aligné sur le Cadre mondial de Kunming-Montréal). La COP23 a également adopté des décisions sur la conservation des espèces marines en voie de disparition et menacées dans le cadre du Protocole relatif aux aires spécialement protégées et la biodiversité (ASP/BD), étendant la protection à six espèces supplémentaires de requins et de raies, prévoyant des mesures de gestion pour trois espèces de raies et restaurant la grande nacre Pinna nobilis. Dans le cadre d’une lutte contre l’introduction d’espèces non indigènes provenant des eaux de ballast des navires, les Parties contractantes ont adopté les « Procédures régionales harmonisées pour la mise en œuvre uniforme du système de gestion des eaux de ballast en mer Méditerranée » préparé par le REMPEC en coopération avec le CAR/ASP.

Réduire la pollution et les déchets

De nouveaux plans régionaux juridiquement contraignants et assortis de délais sur la gestion de l’agriculture, de l’aquaculture et des eaux pluviales urbaines ainsi que des mesures réglementaires connexes ont été adoptés à Portorož, dans le cadre de l’article 15 du Protocole sur les sources terrestres (LBS) à la Convention de Barcelone. Concernant la pollution plastique, les parties contractantes ont convenu de la nécessité d’une approche globale prenant en compte le cycle de vie complet du plastique. Cette approche se réalise dans le contexte des négociations mondiales en cours, autour d’un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin. Il y a également eu un engagement en faveur de la mise en œuvre du cadre mondial sur les produits chimiques adopté lors de la 5e Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques (ICCM5, 25-29 septembre 2023), reconnaissant les liens et les synergies potentielles avec leurs obligations au titre du Protocole LBS de la Convention de Barcelone. Pour la pollution de l’air causée par les navires, les parties contractantes se sont engagées à appliquer la zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre. Les Parties contractantes ont en outre exhorté les Etats qui ne sont pas encore parties à l’Annexe VI du MARPOL à ratifier la Convention dès que possible pour que la mesure entre en vigueur le 1er mai 2025.

 

L’équipe du Plan Bleu a activement participé à cet événement et à plusieurs side events au cours de la semaine:

 

  • Le 5 décembre, Arnaud Terrisse, Chargé de projet au Plan Bleu, a partagé l’expérience du Plan Bleu sur l’utilisation des indicateurs juridiques, analysés à travers le prisme du cadre établi par le système de la Convention de Barcelone et de ses Protocoles lors d’un side event de la COP23 intitulé : « Des indicateurs juridiques pour mieux appliquer la Convention de Barcelone et ses Protocoles ».
  • Le 6 décembre, Arnaud Terrisse a également présenté les travaux du Plan Bleu liés au potentiel de restauration des écosystèmes en Méditerranée. Plus spécifiquement, le travail de Plan Bleu dans le projet WaterLANDS a été abordé dans le side event intitulé « Enhancing Mediterranean resilience to climate change ». Les groupes de travail Interreg Euro-MED Dialogue4Nature ont également annoncé qu’ils étaient désormais ouverts aux décideurs politiques.
  • Le 6 décembre, Antoine Lafitte, responsable de l’observatoire au Plan Bleu, est intervenu dans le side event « Outils et initiatives pour promouvoir une économie bleue durable en Méditerranée ». Il y a présenté différentes pratiques et outils pour promouvoir l’économie bleue durable, avec un focus sur le tourisme côtier et marin, la planification spatiale marine, la gouvernance de l’économie bleue, et des actions de sensibilisation à la transition écologique.
  • Le 8 décembre, l’équipe du Plan Bleu a pris part à un side event intitulé « La perception de la jeunesse » lors de la dernière journée de la COP23, mettant en lumière le sujet de la jeunesse et de l’éducation. Pendant cet événement, le Plan Bleu a examiné la vision des jeunes concernant le projet MED 20250, qui vise à confronter diverses visions de l’avenir de la Méditerranée d’ici 2050. L’objectif est de collaborer à la création de chemins de transition solides et réalistes vers des objectifs communs de développement durable.

 

Une COP 23 qui a tenu ses promesses  et qui a davantage renforcé la collaboration entre les pays méditerranéens et les acteurs phares engagés pour le développement durable de la région. En plus des délégués nationaux, la réunion a été l’occasion pour de nombreuses institutions régionales de protection de l’environnement de se faire entendre, tout comme les jeunes, représentés en nombre lors de cette COP23 et porteurs d’un message fort pour encourager les Etats membres à agir.

Plan Bleu