Pour la Journée de la côte méditerranéenne, de nombreux experts se sont réunis le 25 septembre à Split, la ville croate qui accueille le CAR/PAP, le « Centre de gestion côtière de la Méditerranée ». Les discussions ont porté notamment sur les réussites passées et les faiblesses de la gestion côtière en Méditerranée, ainsi que sur les nouveaux défis environnementaux qui nécessitent une action urgente et plus ambitieuse.
La mer Méditerranée, source d’emploi et d’opportunités économiques
La Méditerranée est l’une des mers les plus précieuses au monde, tant d’un point de vue environnemental qu’économique. Elle abrite une grande diversité d’écosystèmes et d’espèces, avec 17 % des mammifères marins connus présents dans une zone couvrant moins de 1 % des océans du monde. La mer Méditerranée joue également un rôle essentiel dans l’économie de ses États riverains et constitue une source importante d’emplois. On estime que 420 000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture en Méditerranée et 550 000 dans le transport maritime. Ses côtes représentent également 30 % des arrivées de touristes dans le monde.
International Tourism Receipts, 2015 (Source UN-WTO)
Des pressions accrues sur l’environnement
Les ressources de la région ont connu une dégradation progressive au cours des dernières décennies. Aujourd’hui, la Méditerranée est l’un des 25 points chauds mondiaux de la biodiversité et l’une des deux régions les plus sensibles au changement climatique. Environ 40 % de la zone côtière méditerranéenne est artificialisée. Les pressions deviennent de plus en plus intenses avec une personne sur trois vivant dans les régions côtières des pays méditerranéens. À ce jour, la tendance à l’urbanisation s’est accompagnée d’une pression accrue sur l’environnement. Alors que les villes occupent seulement 3 % de la surface terrestre de la planète, elles consomment plus de 75 % des ressources naturelles.
Population : Densité des régions côtières et des grandes villes côtières (plus de 500 000 habitants) (Source: Plan Bleu , de diverses sources)
Cependant, les experts ont réaffirmé que la croissance économique et la protection de la Méditerranée peuvent et doivent être conciliées, ce qui était au cœur des discussions de la Journée de la Côte méditerranéenne 2018.
Un progrès important: le Protocole de gestion intégrée des zones côtières (GIZC)
À l’occasion de la Journée de la Côte Méditerranéenne 2018, le PAM a célébré le 40e anniversaire du CAR/PAP, « le Centre de gestion des zones côtières méditerranéennes ». Au cours des 40 dernières années, le CAR/PAP a contribué à protéger la côte méditerranéenne. Une étape importante a été franchie récemment en 2011, lorsque le Protocole de gestion intégrée des zones côtières (GIZC) est entré en vigueur dans le cadre de la Convention de Barcelone.
Grâce à cet instrument juridiquement contraignant, les pays méditerranéens se sont engagés à garantir la gestion et l’utilisation durables des zones côtières. Cela inclut, entre autres, l’établissement d’une zone de retrait de 100 mètres dans les zones côtières méditerranéennes. À ce jour, 10 pays méditerranéens et l’UE ont ratifié le protocole GIZC.
Parties contractantes au Protocole GIZC (Albanie, Croatie, Union européenne, France, Israël, Liban, Monténégro, Maroc, Slovénie, Espagne et Syrie)
« Ces progrès nous rappellent que le changement est possible. La croissance économique ne doit pas se faire au détriment de l’environnement », a déclaré Gaetano Leone, coordonnateur du PAM. « Mais les changements nécessiteront une approche régionale. La Méditerranée est à la croisée des chemins entre 3 continents, l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Une véritable différence ne peut être faite que si les gouvernements travaillent ensemble avec une ambition et une urgence accrues pour une utilisation durable de la Méditerranée ».